Format 22,5 x 26,5 cm à la française - 92 pages
Catégorie : Beau livre (100% made in Isère) - Prix public 25€ - Editions Jayet
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LES DESSEINS DE LA PAROLE

Il est des secrets de fabrique de l’œuvre d’art qui doivent être tus et d’autres au contraire qui
doivent être énoncés.

Marianne Amiel-Dal’Bo est Architecte et pratique la psychanalyse depuis près de 30 ans. Elle
est membre de l’Association Lacanienne Internationale, de la Fondation Européenne de
Psychanalyse et du M-L-A de D
ublin.

L’attention flottante préconisée par Freud, confirmée par Lacan afin d’entendre et par laquelle
peut se déchiffrer l’inconscient de celui ou celle qui parle, produit aussi des effets notoires chez
l’analyste traversé par des signifiants et une parole que rien dans la vie courante n’autorise.
Ainsi, Marianne Amiel-Dal’Bo griffonne, dessine, croque sur des agendas, des carnets, des
cahiers, des feuilles volantes, au grès du rythme des séances de ses patients, des virages opérés
dans leur subjectivité, de la résolution des adhérences symptomatiques, en bref, en parcourant
ce long et complexe chemin de la symbolisation par lequel s’élèvent ceux qui entreprennent de
parler pour devenir des sujets sexués (homme ou femme) portés par un désir.

Elle procède ensuite à une découpe précise, jamais laissée au hasard, de ces milliers de figures,
laquelle n’est pas étrangère à une topologie rigoureuse des circuits de la parole quand se réalise
dans le vivant, un acte analytique. Leurs savants assemblages dont elle seule détient les clefs
produisent de grands tableaux où le regard averti, reconnaîtra à travers des figures urbaines où
plus bucoliques, la mise en perspective d’une ribambelle de points fondamentaux de la structure
du parlêtre (objets petit a, circuits pulsionnels, condition du féminin, fantasme fondamental,
fonction phallique, etc.), dialectique qui, à une contemporaine esthétique, n’omet jamais
d’adjoindre humour et traits d’esprit.
Les circuits du dit ou des dits se recomposent, se découpent, s’associent, se répètent, tournent
autour, marquent des bords, débordent.

Absence de personnage, plutôt des villages où des villes émergeantes d’une sphère tranquille,
tantôt rompue par des lignes de vitesse, des enjambées. L’infiniment petit, l’infiniment grand
Pascalien, se contactent comme si les mots ou les dispositions des choses organisaient à eux
seuls un sens, dans une direction qui fait sens.

L’éternel retour platonicien se fait entendre sous sa forme circulaire, dans sa permanence, où
paraît n’y avoir ni début ni fin et pourtant un ensemble se présente, ordonné, limité et à la fois
ouvert. Il invite la lumière, ce temps inédit de l’invention pour chacun.

Au-delà du pittoresque des images, de l’anecdotique des détails, de ce qu’il est nécessaire dans
cette diffraction de lier pour les rendre viables, se déploient, souvenirs, réminiscences, traces,
fragments oniriques, par lesquels advient l’ancrage primordial du parlêtre.

Gérard Amiel
Psychanalyste

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